« En dix ans, nous avons perdu 700 000 vaches allaitantes en France, à cause du manque de rémunération des éleveurs, qui fait que les jeunes ne s’installent plus, ou pas assez. » Depuis des années, Jonathan Janichon, lui-même éleveur, se bat pour défendre la filière bovine. A l’échelle nationale au sein de la FNB (Fédération Nationale Bovine) et chez lui, dans l’Ain, avec l’association Viande des Pays de l’Ain.
Pour enfin donner aux éleveurs la juste rémunération de leur travail, en garantissant un prix qui couvre les coûts de production. Et aussi pour permettre aux consommateurs que nous sommes,
de savoir ce que nous mangeons, puisque la marque n’est accordée qu’aux élevages respectant un cahier des charges strict :
- des bêtes nées et élevées dans l’Ain,
- dans le respect du bien-être animal
- et dans un système extensif, avec pâture en été et foin en hiver.
« Le but, assure Sandra Lagnieu, animatrice de l’association, c’est d’avoir un circuit court du début à la fin, puisque les animaux doivent aussi être abattus dans l’Ain. Avec des bêtes bien traitées pendant l’élevage, et sans de longues heures de transport, la qualité de la viande est bien meilleure. » Car, dans le commerce, « on trouve souvent des viandes qui ont parcouru la moitié de la France pour l’abattage, avant de refaire le trajet en sens inverse pour être vendues, » s’indigne Jonathan Janichon.
En l’état de la réglementation, nous consommateurs, n’avons aucun moyen de savoir si nous participons à une telle aberration. A moins d’acheter de la Viande des Pays de l’Ain !
« En 2021, nous avons vendu 151 bêtes provenant d’une soixantaine d’élevages, à qui nous avons fourni un total de 60 000 € de revenus en plus, » explique Sandra Lagnieu, qui cite en exemple un de leurs adhérents. Avec ses quinze vaches allaitantes, il perdait de l’argent à chaque fois qu’il vendait et pensait tout arrêter. Grâce à l’association, il a pu obtenir un prix rémunérateur. Du coup, il a repris espoir et racheté
des génisses. « Même en France, conclut la jeune femme, on peut faire du commerce équitable ! », il nous suffit de faire attention à ce que nous achetons. Nous voilà prévenus.