Stéphanie Ponsart-Serrano

“J’en avais assez… Je travaillais en Suisse pour un laboratoire, raconte-telle. Mais le métier n’était plus celui que j’avais choisi au départ. Comme je brassais déjà ma bière chez moi, j’ai franchi le pas avec le soutien de mon mari. Le changement a été important, surtout financièrement ! Mais l’aventure est belle. Et elle dure !”

Stéphanie la Drômoise a monté La Brasserie Gessienne à Ornex. Aidée d’un apprenti, étudiant en master en alternance au Technopole Alimentec à Bourg-en-Bresse, elle brasse chaque année 450 hl de bière de toutes les couleurs.
“Nous sortons de la blonde, de la blanche, de l’ambrée et de la brune. J’ai eu fait à ma façon une sorte d’IPA que j’avais nommée GPA. La prochaine sera fumée et tourbée, annonce-telle. Je vais l’appeler L’Ecossaise. En revanche, je ne peux pas dire quand. Je ne tiens compte ni des modes, ni du calendrier.”

De là à dire que Stéphanie Ponsart-Serrano brasse comme elle respire, il n’y a qu’un pas : “Je le fais à la main, à l’ancienne, prévient-elle. Mes bières bio sont plutôt typées “belges”, maltées et pas trop amères. On est bien sur les céréales. Elles ne sont pas filtrées, pas pasteurisées non plus. La conservation est plus délicate, debout, à l’abri de la lumière.”

Adepte des circuits courts, la “maîtresse brasseuse” joue à fond la carte de la proximité. Son orge pousse dans le Pays-de-Gex et la vente est essentiellement locale. “Je sers aussi le Jura et la Haute-Savoie qui sont proches, explique-t-elle. Il faudrait produire davantage et prendre le temps de démarcher. C’est un projet…”

Face au coronavirus, Stéphanie Ponsart-Serrano a été forcée de s’adapter : “Nos bières étaient servies dans de nombreuses manifestations annulées à tour de rôle. Du coup, je me suis tournée vers les grands magasins. Contre toute attente, ça a marché ! C’est malgré tout important de préserver la diversité de la clientèle, privilégier les fidèles de la première heure.”